Dans les années 60, la ville de Foumbouni, connaissait un âge d’or dans le domaine du sport, et notamment du football. Ce phénomène marquait toutes les générations, réunissant autour de la passion du jeu des jeunes et moins jeunes, pour représenter leur ville lors de matchs à Moroni, la capitale, et à Mitsamiouli. Cette période, marquée par l’effervescence et la cohésion, a donné naissance à de nombreux talents, tant dans le sport que dans la culture.
Les Pionniers : Une Première Génération de Passionnés
Les joueurs de cette époque étaient bien plus que des sportifs : ils étaient des figures emblématiques, des modèles pour les jeunes générations. Parmi les pionniers de cette période, on retrouvait des noms qui résonnent encore aujourd’hui dans les mémoires :
- Abdillah Halidi
- Youssouf Salim
- Zile, le frère de Mze Hamadi
- Papa Issa
- Bourhani Abdou (Djaliko)
- Abdillah Mroimana, plus supporter que joueur, mais acteur clé de l’ambiance
- Abdourahmane Charif, revenu de Madagascar
- Moulouk
Ces joueurs et figures de soutien représentaient un pilier pour Foumbouni, transmettant leur passion aux générations suivantes. Bourhani Abdou et Abdourahmane Charif, en particulier, ont été les relais entre l’ancienne génération et les jeunes talents qui montaient en puissance.
Le Passage de Relais : L’Arrivée des Jeunes Talents
Au début des années 70, de nouveaux visages ont fait leur apparition dans les équipes locales, illustrant la transition vers une nouvelle génération. Fundi Gauthier, par exemple, oscillait entre Foumbouni et Madagascar avant de s’inscrire en 1971 au Lycée Said Mohamed Cheikh, puis de partir en France en 1973.
Bourhani Abdou Djaliko, quant à lui, jouait un rôle crucial de mentor pour ces jeunes talents. Grâce à son expérience, il accompagnait les jeunes du lycée, d’où il obtint le titre de capitaine. Parmi ces jeunes talents, on compte :
- Ali Mdjassiri (1966)
- Mze Abdou Said et Fundi Jeamba (1967)
- Abal Anrab Abdou Chacourou (Gaga pour les intimes) (1968)
- La famille Mohamed Soilihi avec Dhoiffiri Mohamed Soilihi, Ahii, et Soilihi Mohamed Soilihi, également connu sous le nom d’Officier, qui se distinguait tant au football qu’au basketball en tant que gardien de but.
Ces nouveaux joueurs ont apporté un vent de fraîcheur à l’équipe, s’inscrivant dans la continuité de l’esprit sportif de Foumbouni.
L’Héritage Culturel : Entre Musique et Sport
Le sport ne fut pas l’unique domaine de prédilection de cette époque. Bourhani Abdou Djaliko, en plus de son rôle de capitaine et de mentor, était un violoniste talentueux au sein de l’association musicale Nouvelle Vague. Son talent artistique contribuait à l’épanouissement culturel de Foumbouni, offrant aux habitants une richesse musicale en plus de l’engouement sportif. Il fut le véritable « tampon » entre l’ancienne et la nouvelle génération, jusqu’à ce que Fundi Gauthier, futur capitaine de l’équipe, prenne le relais.
Une Passion Sans Intérêt Matériel
À cette époque, l’argent ne dictait pas les relations et les motivations des sportifs et artistes. Les habitants de Foumbouni prenaient part à cette effervescence avec sincérité, chacun contribuant à l’épanouissement de leur ville et à sa joie de vivre, ou Dolce Vita. Cet esprit de communauté, orienté vers la valorisation des talents locaux, a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective de Foumbouni.
Les années 60 et 70 ont marqué Foumbouni d’une empreinte singulière, faite de passion pour le football, de talents qui se sont transmis de génération en génération, et d’un esprit culturel vibrant. À travers le sport et la musique, la communauté a su forger une identité forte, unissant jeunes et anciens autour de valeurs communes. Aujourd’hui, cet héritage inspire encore les générations actuelles, rappelant qu’avant tout, la beauté de la vie réside dans la passion partagée et le talent cultivé ensemble.
@Elhadj Mohamed mise en page VIF